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Paroles de soignants

professeur-dominique-plantaz Pr Dominique Plantaz, chef du département de pédiatrie au CHU de Grenoble

« Comment ne pas s’émerveiller de l’aide apportée par les Clowns de Soleil Rouge aux enfants malades soignés dans nos structures pédiatriques du CHU de Grenoble, à leur parents et aux frères et sœurs, petits et grands, parfois simplement lors d’un bref passage et parfois hospitalisés pour de longues semaines.

Depuis plusieurs années leur présence au cours de leur 2 journées hebdomadaires est attendue par les enfants qui fréquentent régulièrement nos structures, par les équipes soignantes détournées un moment de leur inquiétude pour les petits patients, ces enfants qui ne peuvent que percevoir qu’un endroit où ils peuvent rencontrer des clowns ne peut que leur vouloir du bien.

A tel point que les clowns de Soleil Rouge font aujourd’hui quasiment partie des équipes de soins, auxquels ils sont parfois véritablement amenés à participer, atténuant l’angoisse lié à un geste diagnostique ou thérapeutique douloureux ou source d’angoisse.

Sans hiérarchie de gravité, pour tous les enfants, pour tous les parents et pour tous les soignants, ils sont là avec leur immense talent, laissant derrière eux le bruit de leur pitrerie et une atmosphère rassérénée.

C’est ainsi que lors d’un séminaire sur les progrès en cancérologie pédiatrique, j’ai même fait appel à eux tant leur présence nous apparaît aujourd’hui être un progrès aussi important que certains progrès de la chimiothérapie : il nous apparaît aujourd’hui impossible de nous passer de leur présence dans les hôpitaux pédiatriques et nous avons la certitude que l’Hôpital Couple Enfant représentera pour un terrain de jeu et d’expression idéal de ces merveilleux nez rouges pour le plus grand bonheur de nos petits patients. »

docteur-corinne-armari-allaDr Corinne Armari-Alla, praticien hospitalier, hôpital de jour, Hémato-Onco-Pédiatrie

« L’hôpital de jour est sans doute pour Soleil Rouge une unité particulière car elle rassemble des enfants très gravement malades, parfois en soins palliatifs, et des enfants venant pour une simple consultation ou pour un avis, sans antécédent pathologique particulier. Il s’agit de faire rire, de distraire (parfois pendant un soin douloureux), des enfants de tout âge, apeurés ou familiarisés avec l’unité, dans des locaux exigus au milieu du « ballet » des puéricultrices, des auxiliaires de puériculture et des médecins.
Leur intervention est tantôt bruyante et animée lorsqu’elle s’adresse à des enfants peu fatigués, tantôt calme et apaisante auprès des plus affaiblis ou des
plus craintifs. Cette adaptation s’est faite au fil du temps, après des réunions avec les équipes pour définir les meilleures façons d’intervenir selon les situations et la mise en place de « codes » entre les clowns et les soignants lorsqu’il devient nécessaire de changer l’intensité de l’animation: souvent un simple regard suffit car ils ont appris à repérer les situations délicates durant lesquelles une famille peut passer du rire aux larmes …
Ils ont parfaitement réussi ce pari insensé de faire rire même dans des situations dramatiques (car les enfants ont toujours envie et besoin de rire!) et, il est aujourd’hui tout à fait remarquable de voir certains enfants soignés il y a plusieurs années, revenant pour une consultation de suivi, et demandant des nouvelles de « leurs clowns »: Pépita, Jules, Vladimir, Mozzarella, Bigoudi, Pietro, Rosalie, Chouchou, Beubi, Titi, Phénomène … et tous ceux qui se joindront à eux dans le futur, car ils savent recruter sans cesse de nouveaux talents.
Je n’imagine plus prendre en charge ces enfants gravement malades et leurs familles, sans cette aide magique des clowns de Soleil Rouge! »

 

valerie-saulnier-psychologue-oncologie-pediatriqueValérie Saulnier, psychologue en oncologie pédiatrique

Qu’est-ce que le présence des clowns modifie dans le service?

« Pour les petits, les clowns sont la vraie vie, la vie normale qui continue. La vie normale avec un côté magique. Le B2 (unité de soins protégés, ndlr) est très stressant, hautement stressant et même violent pour les enfants. Les clowns c’est une fenêtre qui s’ouvre. Les enfants vivent dans le présent, à l’instant t, les clowns sont l’instant présent, de l’or en barre, ils éclipsent tout le reste. Ça rend supportable, vraiment. »

Quelle place le clown peut il prendre dans la vie de l’enfant pendant son séjour à l’hôpital ?
« C’est une place pivot. Avant de travailler ici, je n’imaginais pas cette place. Les clowns, c’est ce qui va rester, ils ne sortent jamais du souvenir de l’enfant. Le vécu difficile disparaît, les examens, la douleur…mais les clowns restent.
Quand je demande aux enfants après leur traitement «de quoi te souviens-tu de ta maladie, de l’hôpital; qu’est-ce qui était dur, qu’est-ce qui était bien?», pour presque tous, ce qui était dur c’est le B2, ce qui était bien, ce sont les clowns. Les clowns sortent toujours dans les trois premières réponses des enfants relatives aux souvenirs de l’hôpital. Ce qui ressort dans 99% des cas, c’est la culpabilité d’être malade, l’inquiétude des parents et « comme c’était bien les clowns ».
Les clowns sont un médiateur, avec des degrés différents en fonction de l’histoire et du tempérament de chaque enfant, médiateur entre l’hôpital et l’enfant. »

Les clowns de Soleil Rouge en trois mots ?
« Vie avec un grand V
Oubli
Abandon (l’enfant peut s’abandonner, retourner à son univers d’enfant).
Je regarde beaucoup le visage des enfants quand les clowns jouent avec eux, et je vois de vrais moments de bonheur, les enfants vivent à fond… Les clowns attisent la pulsion de vie des enfants. Leur présence devrait être remboursée par la sécu ! »

1 Commentaire

  1. peyridieu

    Bonjour à tous….
    Par où commencer quand on vit une telle expérience émotionnelle, celle de partager un moment avec David (patient) dans son lit de l’institution de soins, son papa, des collègues infirmiers, agents hôteliers et 2 clowns se nommant Doli et Jean-François ?
    Comment ce fait -il qu’en apercevant les 2 clowns dans l’entrebâillement de la porte de la chambre, le fou rire nous prend, alors qu’ils n’ont même pas eu le temps de nous dire bonjour ?
    Ils s’approchent du lit d’une façon unique en son genre. Ils ne connaissent pas la ligne droite, leur démarche est artistique, subtile, les corps s’expriment…et tout à coup, on sent qu’ils vont dire bonjour, mais non, pas un « bonjour » mais un « WHECH ! », la magie opère immédiatement…nos fous rires s’accompagnent de pleurs de joie. Quel tableau ! Que nous arrivent-ils ? Quel âge avons-nous ? sans aucun doute, on a pas plus de 5 ans.
    J’observe David, il n’exprime ni inconfort, ni douleur, il est heureux…. on entend de nouveaux mots comme « c’est magnifique »….on voit de nouvelles expressions sur son visage, on le voit jouer de la maracas, et son regard s’illumine de nouveau, il entame des nouvelles chansons, ils veut emmené les clowns chez lui, il en redemande.
    C’est un festival d’images gravées dans nos mémoires.

    Les clowns ne sont pas que des artistes généreux et très talentueux, ils sont aussi fins psychologues pour pouvoir capter les ondes de l’endroit où ils se trouvent, les profils des gens qui sont autour d’eux en si peu de temps. C’est sûr, ils ont l’intelligence du coeur pour toucher aussi profondément l’âme. Ils sont aussi des soignants, ils font du bien « à la tête » donc au corps. Ils possèdent à eux seuls un concentré de toutes les qualités humaines.

    Les clowns vous font un cadeau extraordinaire…. ils sont des anges qui vous enveloppent dans leur ailes imaginaires d’une douce chaleur, pour faire un voyage inconnu où vous lâchez- prise.
    Les clowns , il en faut partout dans nos vies.

    Mille fois merci au « soleil rouge » d’exister.
    Sarah P. IDE

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